À son client qui lui suppliera parfois de l’aider, le coach répondra « Je suis là pour vous répéter que vous allez vous aider vous-même et que vous allez inventer quelque chose pour vous. C’est tout ce que je peux faire pour vous. » – tiré du livre Le coaching personnel – Interéditions.
C’est vrai qu’il y a un paradoxe qui se vit lorsqu’on accompagne un client en coaching. Celui d’aider un client à apprendre comment faire quelque chose qu’il sait déjà faire, ou découvrir quelque chose qu’il sait déjà ! Mais bon ce n’est pas aussi simple, sinon ça se saurait. Le travail du coach implique bien des subtilités car pour y parvenir il devra voir ce qui n’est pas visible et entendre ce qui n’est pas dit !
Ainsi le client, qui fait appel à un coach, serait compétent par définition. Oui Il sait ce qu’il doit faire, mais comprenons tout de même que s’il fait appel à un tiers c’est qu’il n’a pas accès à cette information. C’est pour cela qu’il cherche à se faire accompagner, pour lui permettre d’ouvrir en lui, la voie qui va le conduire à ses propres ressources, ses propres solutions, et à se révéler à lui-même. Si je parlais de subtilités un peu plus haut, c’est qu’il y a dans l’approche une nécessité d’être à la fois précis et en même temps artistiquement flou. Bien sur, le client ne peut relater que ce qu’il connait déjà, mais il aura aussi besoin d’esquiver son histoire, ou en tous cas d’éviter de la décrire trop précisément pour se garder de renforcer son cadre de référence déjà bien présent. On pourrait le dire autrement, c’est comme si il avait besoin de raconter son histoire sans raconter son histoire. Bon pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Donc il fait appel à un coach, il connait déjà tout, et surtout il connait bien sa situation, mais comprenez qu’il a désespérément besoin d’ouvrir, et d’élargir son cadre. Il aura donc besoin du coach, pour sortir de ses propres autoroutes de pensée, pour défaire les intrications qui le plongent dans la confusion ou pour démêler les nœuds qui le maintiennent dans l’inaction. Et comprenez bien que le coach par excellence, se gardera de lui dire quoi faire. Je vous rassure plein d’autres ont essayé avant vous ! Le client n’a surtout nullement besoin de conseil, ni de réponse, et encore moins besoin de se faire dire quoi faire. Comme nous le dit Yves Lebedel, directeur de l’institut français du coaching « Le coach n’a pas toutes les réponses mais il sait offrir les bonnes questions. » Car oui c’est vrai qu’une des compétences du coach vient dans l’art de poser des questions. Dénué de tout jugement ou analyse, il installera un cadre relationnel dans lequel il adressera à son client des questions pertinentes qui auront l’effet de le renvoyer à lui-même par un chemin différent que celui qu’il emprunte habituellement. Le client étant un véritable expert dans la connaissance de ses besoins, de ses enjeux, de son projet en devenir, souhaite seulement se faire déjouer des mécaniques qui l’empêchent d’atteindre son but.
Ainsi une partie du travail du coach sera, d’être à l’écoute de son client, de l’aider à hiérarchiser les différents éléments de sa demande souvent livrés en vrac, et de lui faire vivre différentes expériences de référence, en lien avec son objectif. Le coach sera utilisé comme outil de transformation, comme lunette pour mieux voir, comme lanterne pour éclairer, comme guide pour accompagner, mais surtout, surtout il sera comme un parrain qui de son regard bienveillant, offrira, l’inestimable cadeau que beaucoup d’entre nous recherchons ; la bénédiction. J’ai, comme coach, des images qui me reviennent, celles de client(e)s qui, tout à coup, prennent conscience de leur potentiel, de leur grandeur même, et qui relèvent la tête, comme pour l’annoncer au monde, tantôt timidement, les larmes dans les yeux, tantôt haut et fort, le sourire aux lèvres. Mon expérience m’a appris que derrière une demande de coaching, pouvait aussi se cacher, une demande d’approbation, de validation afin d’obtenir l’autorisation de penser, de faire autrement, ou simplement pour obtenir le droit d’être soi et d’exister. Aller rencontrer un coach c’est quelquefois juste une façon d’obtenir cette permission. D’imaginer à deux ce que l’on n’a pas osé s’autoriser à imaginer tout seul et ainsi s’octroyer un passeport au pays du champ des possibles et de la liberté !
Catherine Pruvost
Directrice Espace Humanitum
Fondatrice du programme Mastercoach