Aider véritablement. Par Catherine Pruvost

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Aider véritablement – Par Catherine Pruvost

Vivez-vous proche d’une personne que vous aimeriez tellement aider… en vain ?

Aider l’autre a ses limites. Cela ne peut pas aller au delà de ce que l’autre souhaite pour lui même. Vous connaissez l’adage ? « Tu peux conduire le cheval à l’abreuvoir mais tu ne peux pas l’obliger à boire ». Le danger lorsqu’on a une âme de sauveur c’est qu’on se sent investit d’une mission, devoir absolument faire quelque chose pour l’autre, qui bien souvent de nous a rien demandé.

Surtout, lorsque pour nous c’est facile de changer, et qu’en plus nous avons un paquet de solutions, d’outils de développement, de conseils. Bref vous savez très bien ce qui aiderait cette personne. En réalité vous savez surtout très bien ce qui vous aiderait vous !

Pour certaines personnes changer peut être synonyme de résistances, de peurs, d’impuissance, de véritable incompétence.

Ainsi il faut savoir distinguer une plainte d’une demande. Si un de vos proches qui souffre se livre à vous, exprimant son mal-être, son désarroi, son désespoir, il ne fait pas de demande, il ne fait qu’exprimer. Ce peut être un défi alors que de ne rien chercher à faire.

Lorsqu’on a une corde d’empathie très sensible il faut savoir «slaquer la pédale» et lâcher prise sur l’envie absolue de faire une différence pour l’autre. Je vous le dis : NON NON NON vous ne pourrez pas aider quelqu’un qui ne vous demande pas d’aide. D’ailleurs, vous le savez car vous n’en êtes pas à votre première tentative d’essayer d’aider quelqu’un, en vain !

Chaque personne a son chemin à parcourir. Votre chemin est différent du mien. Chacun a besoin de développer sa propre façon d’avancer. Chacun demeure entièrement libre d’avoir envie de changer son sort ou d’avoir envie de continuer de souffrir, de ne pas réussir à s’en sortir. Bien sur nous, nous ferions différemment mais nous ne sommes que nous et nous ne sommes pas l’autre. En agissant ainsi je redonne à l’autre son propre pouvoir de décision, même si sa décision ne nous convient pas.

Être capable de rester à coté de lui, en silence, respirer d’un même souffle, entendre sa souffrance, accueillir ses pleurs, écouter sa plainte. Écouter sans aucune intention, écouter pour rien. Permettre à l’autre d’être seul, dans cette solitude qui guérit et en même temps d’être là, tout près, physiquement ou à distance, par la présence ou par la pensée, et sans un mot, exprimer à l’autre qu’il n’est pas seul.

Se dépouiller de tout jugement, ou autre interférence de pensées, laisser l’espace se vider, de tout. Puis dans cet espace de vide, un instant à la fois, la connection à l’autre peut grandir, sans artifice, sans hiérarchie, sans peur. Une connection anarchique, sans obligation, qui laisse toute la liberté.

Si nous lui donnons sa chance, ce moment de vide peut devenir un moment de grâce. Ainsi connecté de cœur à cœur, ainsi allégé, ainsi serein, ainsi vient l’amour. C’est tout naturellement que l’amour émerge des instants de grande connection à l’autre, à l’univers, à soi. C’est à ce moment de profonde bienveillance que j’aide véritablement l’autre.

 

 

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